samedi 23 février 2008

Ta'arof

Je ne sais pas très bien comment traduire ce mot, je crois que cela tient le milieu entre « les bonnes manières » et « la galanterie » ou « la courtoisie ». Il s’agit surtout d’un nombre interminable de formules de politesse dont on ne semble jamais se lasser. Par exemple, quand on rencontre quelqu’un l’on n’échange pas que le « salut comment allez-vous » dont on a l’habitude. Mais on y ajoute : « Comment allez-vous, vous allez bien ? Et vous-mêmes ? Quoi de neuf ? Rien, tout va bien ? Vous passez un bon moment ? Merci ». Ces quelques phrases répétées parfois deux, trois fois avant d’initier une vraie conversation ne sont que l’exemple plus simple du ta’arof. Il faut dire que ce qui nous apparaît comme une politesse exagérée est parfois très appréciable, ainsi on ne vous coupera rarement la parole et on ne se servira même pas le moindre bout de fruit, sans vous l’avoir offert en premier. Même dans les restaurants de base, où l’on mange tous à la même table entre hommes, avant d’initier on vous offrira le repas que l’on vient de recevoir du serveur. Inutile de dire que vous n’êtes pas censés accepter ! De la même manière quand vous venez d’acheter qque chose et le vendeur vous fait : « cela n’a pas de valeur » (= c’est gratuit), vous n’êtes pas censés quitter le magasin sans payer. Même pas quand il le répète différentes fois, en disant généralement « je vous invite » ou « vraiment allez-y ». Enfin si vous voulez surprendre…barrez-vous sans payer :-)

Une autre forme de ta’arof concerne céder le passage. Ainsi quand deux personnes veulent passer par la même porte, ils échangeront différents « s’il vous plaît, allez-y » et « non non, vous d’abord, j’insiste » avant que finalement qqu’un s’excusera comme s’il allait commettre le pire des crimes en passant par la porte. Imaginez-vous cette scène à laquelle j'ai assisté hier : trois hommes restant pendant 5 minutes (c’est long) devant l’entrée du restaurant avant de décider qui peut passer avant l’autre. Fallait établir les hiérarchies ! Cette habitude va même si loin qu’une fois qqu’un voulait me faire sortir en premier de l’ascenseur, gentil, sauf que ce n’était pas mon étage ! :-) A table les manières sont tout aussi élaborées, même si l’on m’a garanti qu’il y a 50ans c’était bcp « pire ». Ainsi une grand-mère m’affirmait que si, à son époque, comme hôte l’on ne prononçait pas les formules correctes (dont p.ex. le « cette nourriture n’est pas digne de vous ») personne n’aurait touché le repas !

Mais si le ta’arof est présent à bcp d’occasions, il est totalement, complètement et entièrement absent de la circulation routière où (il semble que) l’on préfère tuer l’autre plutôt que de se faire dépasser. Comme d’ailleurs il ne faut pas s’attendre à une qque courtoisie quand on fait la queue. Loin de là, il y aura tjs qqu’un qui dépassera tout le monde en affirmant dans le meilleur des cas qu’il n’a besoin que de très peu de choses ou que son frère est l’ami de l’oncle du marchand… ou, dans le pire des cas et le plus souvent, en ignorant complètement la queue ;-) J’ai une amie qui est particulièrement forte à ce niveau.

De la politesse exagérée l’on passe donc au manque total de ce que nous en Europe on considère un comportement respectueux… Faut suivre le pas et ne pas se tromper de situation ! ;-)

1 commentaire:

Unknown a dit…

Salut Marc je vois que tu t amuse bien en Iran et t apprend plein de truc nouveau et assez culturelle, ta'arof ma fait rappeler a une petite histoire qu on ractonte en Inde et Pakistan a propos des gens de Hydrabad, 2 hommes sont a la gare et veulent rentrer dans le train mais a cause des discussions s’il vous plaît, allez-y » et « non non, vous d’abord, j’insiste ils sont ratee leurs trains :). Donc cest un examaple qu on donne pour dire qu il faut pas etre trop polis et enfaite taruf veut en Urdu veut dire se presenter a qqn, je vois que les pakistanais et les Iraniens ont beaucoup de chose en commun. Reste nous informer de tes aventures. Ce blog nous fait voyager avec toi.