dimanche 31 août 2008

Positif?

L’autre jour un des étrangers me demandait: « mais tu critiques tout le temps, est-ce qu’il y a encore quelque chose que tu aimes bien dans ce pays ? ». Malheureusement, il avait raison, ces derniers temps pour différentes raisons, j’ai développé une approche très critique envers l’Iran et surtout ses problèmes. Je crois que c’est normal, considérant aussi les petites emmerdes que j’ai eues récemment et la durée de ma permanence ici… cependant il ne faut pas tomber dans la critique pour la critique…

Comme s’il en était besoin, la réponse à la question de l’étranger m’était offerte le même soir : dans un institut que j’avais fréquenté de temps à autre il y a quelques mois les anciens collègues, clients et l’administration avaient spontanément improvisé/organisé une petite fête, uniquement pour « fêter » mon passage et rappeler le petit bout de chemin parcouru ensemble. Or, on peut dire beaucoup de choses des Iraniens, mais dans l’art de l’affectif ils sont imbattables (un peu comme au taekwondo et au catch ;-)). Un résultat « logique » du fait qu’ils sont très émotifs, émotionnels, sentimentaux et animés par le sang chaud qui coule dans leurs veines…

Ce n’est qu’un exemple parmi d’autres, mais ce sont ces choses-là qui me resteront sans doute ancrées dans le cœur quand je quitterai ce pays (qui sait quand ?) et ce sont les mêmes choses qui rendent la vie d’un Iranien en Europe pas facile, parce que nonobstant le grand nombre de facilités et la qualité des services publics ou l’efficacité d’autres choses… cette chaleur humaine on ne la trouve que très peu (encore une fois le pays qui se rapproche le plus de l’Iran à ce niveau est l’Italie et surtout le sud)...

vendredi 29 août 2008

En prison...ou presque ;-)

Je voulais écrire un post sur comment les backpackers (routards) que j’ai rencontrés à Isfahan ont réussi à me dégoûter entièrement de cette espèce, mais vu que je me suis fait arrêter par la police, je me suis dit que ce serait une histoire plus intéressante. Les insultes aux backpackers seront pour une prochaine fois ;-)

Alors, je marchais sous le soleil de midi sur un trottoir avec une fille (enseignante d’anglais) et vu qu’on ne se connaissait pas plus que ça, on marchait à distance honorable l’un de l’autre, loin d’être main dans la main… (jusqu’ici l’histoire serait banale, même en Iran) quand de loin j’entends une voix : « Agha, Agha » (càd Monsieur, Monsieur), je ne pensais pas que le personnage en question s’adressait à moi, donc on continua notre chemin et la discussion intéressante sur où aller déjeuner (sujet un peu osé j’avoue). Dix minutes plus tard j’entends un homme qui s’approche en courant, toujours en gueulant « agha agha ». Ayant désormais compris qu’il s’adressait à moi, je décide de me retourner et de lui demander pourquoi il nous emmerde autant… (faut savoir je deviens tjs légèrement désagréable quand je suis obligé de marcher en plein soleil, surtout quand j’ai faim)… Je me retourne, le gars (uniforme vert auquel je ne fais pas attention), me dit « Venez un instant », je fais donc deux pas en arrière, il me demande de le suivre, chose dont je ne vois pas l’intérêt, et donc je lui demande en persan ce qu’il y a… Il me demande « c’est quoi votre rapport avec cette fille ? ». Il s’agit de la question classique que les petits emmerdeurs te font quand ils te voient en compagnie d’une demoiselle dont ils supposent qu’elle n’est ni ta femme, ni ta sœur, ni ta mère… Ayant perdu ma patience et mon bon sens sous la chaleur du soleil, je lui réponds, tjs en persan : « aucun ». Le gars s’étonne (en général on invente un petit mensonge, question d’éviter l’arrestation)… et me dit : « bien alors vous voulez bien me suivre vers la voiture, la dame aussi ». A ce moment je me rends compte du sérieux de la situation, je reprends l’intelligence que j’avais temporairement perdue et lui demande en anglais « pardon ? »… Il s’arrête de suite et demande à ma compagnie « Ah il est étranger ? », chose qu’elle confirme avec un brin de joie. Le gars s’excuse mille fois de ne pas l’avoir compris (il est vrai que des deux mots prononcés en persan c’était dur d’entendre l’accent), nous souhaite un excellent séjour en Iran et s’en va. Photo: AFP/Getty Images

Morale de l’histoire : quand on est étranger on peut fréquenter autant de filles iraniennes que l’on veut, mais si l’on est iranien on risque de grosses emmerdes, il semble même interdit de fréquenter en même temps le même trottoir ! Autre chose intéressante : la police préfère s’attaquer aux cas « limites ». C’est-à-dire quand quelqu’un porte un voile qui est « limite », càd : on y voit un peu trop de cheveux, il y a de grandes chances qu’on l’arrête ; par contre si on se couvre de maquillage et montre plein de cheveux souvent la police n’ose pas intervenir, pcq elle sait que ces gens-là ont plein de sous et craint leurs connections. La même chose pour les relations homme-femme : quand on se promène main dans la main, on semble avoir relativement moins de chances de se faire embarquer que quand on se promène « normalement » ou « amicalement ». Une question de bluff, la police pensera qu’ « ils sont certainement mariés, sinon ils n’oseraient pas se promener de cette manière ». Enfin quoi qu’il en soit, entre-temps il y a au moins trois, quatre sortes de groupes qui veillent sur la morale islamique : « la police verte » (d’ordre public), et/ou Gashte Entezami, les bassij (les « mobilisés », souvent des pauvres recrutés pour des tâches diverses) et la police d’Ershad (guidance) (je ne me rappelle pas du nom exact, c’est à peu près ça). On ne pourra pas dire que la morale n’est pas bien protégée ici, par contre je dois encore découvrir quel service protège la vie privée…

mardi 26 août 2008

2 personnes, 2 brèves

Golshifteh Farahani et Rahim Masha'i sont deux personnes qui n'ont pas grand chose en commun, sinon leur passion pour la culture... La première est une actrice de grande qualité, le deuxième est le responsable du gouvernement d'Ahmadinejad pour entre autres le tourisme... Or, tous les 2 se trouvent un peu dans la tourmente..

La première pcq on lui a refusé la sortie du pays. Elle devait aller jouer un
rôle dans un film Hollywood... mais apparemment elle n'avait pas demandé la permission à la personne qu'il fallait… Il faut dire que c’est un actrice vraiment excellente, récemment elle a joué un rôle dans Santouri, film interdit ici (enfin interdit…plus ou moins, pcq les compagnies des bus le montrent lors des voyages…). Où elle joue la part de la femme d’un musicien qui s’enfonce dans le monde de la drogue… personnellement je l’ai beaucoup aimée dans le film « M comme Mère » où elle interprète une femme enceinte, infirmière lors de la guerre Iran-Irak, qui apprend que son fils sera probablement handicapé à cause des effets des armes chimiques utilisées lors de cette guerre… Vu que les tentatives d’avortement ne réussissent pas, son mari la quitte et elle décide d’essayer de donner une vie normale à son fils… film très émouvant… Alors pourquoi ne peut-elle pas quitter le pays… ? Apparemment elle est apparue sans voile dans un film occidental…Crime majeur ? probablement pas, mais on n’aime pas quand-même… l’image que l’on veut transmettre de la femme iranienne ici est celle de la bonne musulmane, dc faut collaborer un peu ;-) Enfin j’espère pour elle que cela s’arrange…

Le deuxième a eu le malheur de dire que l’Iran est l’ami de tous les peuples…même le peuple israélien… Evidemment insurrection des conservateurs : « Comment l’ami de tous les peuples ??? On n’est pas amis des sionistes qui occupent la Palestine ! » Du coup le gars a dû rectifier le tir en affirmant « non, non, je me suis trompé, je voulais dire les Palestiniens bien sûr ». Malheureusement Monsieur Masha’i semble être un peu têtard, puisque il a répété son affirmation originale il y a peu … du coup il s’est trouvé au milieu de la tempête et une horde de personne demande sa démission… Et à ce moment il reçoit le soutien de… Mahmoud Ahmadinejad… qui refuse de le licencier. Vous comprendrez, Ahmadinejad qui prend la défense d’un gars qui défend l’amitié avec le peuple israélien… cela n’a pas fait la première des pages des journaux…

dimanche 24 août 2008

La Loi, La Dérogation

Pendant que j’écoute le premier cd de Louise Attaque, probablement leur meilleur, je regarde les lumières d’Isfahan de mon balcon et je repense à mon ami étudiant avec lequel je viens d’avoir une discussion intéressante… Je vous en parlais il y a quelques posts, c’est le gars qui travaillait dans un institut de langues même si selon son visa étudiant il n’y avait pas droit. J’y reviens pcq cette affaire vous dira bcp plus sur la culture iranienne que mille photos de Persepolis.

Ayant nié tout en bloc quand on l’a appelé à ce sujet, il a récemment rappelé le gars qui l’avait interpelé (via moi), en lui disant que bon « vu son grand respect pour la loi iranienne, il n’y avait jamais songé avant, mais grâce à l’avertissement inutile de la semaine dernière, il se demandait s’il n’y avait pas moyen de fréquenter un institut du genre, non pas comme ‘salarié’ mais comme ‘volontaire’… ». La réponse était surprenante : « Ben écoutez, si vous m’écrivez une lettre en demandant la permission formelle, cela peut probablement se faire en quelques jours… ». Etrange loi à laquelle on peut déroger ad hoc à condition d’écrire une lettre et d’y mettre les formes. Ca fait penser à l’affaire de Chris de Burgh. Vous vous rappelez : il était censé devenir le premier chanteur occidental faisant un concert en Iran après la révolution, mais apparemment il n’a pas demandé la permission aux bonnes personnes de la bonne manière… le concert semble donc annulé jusqu’au moment où Chris trouvera la bonne personne et écrira la bonne lettre…

Mais l’affaire de mon ami étudiant devenait plus intéressante encore, quelqu’un d’autre a interpelé mon ami en lui demandant : « mais si tu veux vraiment enseigner, pourquoi as-tu refusé la proposition généreuse du ‘hoze’ ? ». Un ‘hoze’ est une école de formation cléricale, il y a quelque temps ils étaient venus au bureau de coopération internationale pour recruter des étudiants étrangers comme enseignants de langue. Vu que ces petits soldats de la religion se préparent à propager la religion islamique aux 4 coins du monde, ils doivent évidemment parler la langue… Ainsi ils s’intéressent surtout au chinois, à l’espagnol (Amérique latine), au français (Afrique) et bien entendu à l’anglais…Mon ami avait gentiment refusé à cause « d’un manque de temps ». La loi iranienne est donc encore plus drôle de ce que je pensais… non seulement il est possible d’obtenir des dérogations, mais en plus elle ne vaut pas pour ceux qui veulent assister les écoles religieuses !!!

« Ah », avait réagi le réceptionniste quand je lui parlais de l’affaire, « c’est donc le hoze qui a dénoncé ton ami auprès des autorités ». Effectivement depuis quelques jours mon ami se tracassait sur « comment est-ce que mon travail privé dans un institut privé est arrivé aux oreilles des autorités ? » L’institut n’avait rien dit, lui-même non plus… Les réactions des Iraniens étaient intéressantes. Certains affirmaient : « c’est certainement un de ses collègues ». Apparemment la jalousie est assez développée ici, tout comme la culture de la dénonciation. Je me rappelle un ami qui se plaignait de son voisin qui appelait la police dès qu’il avait un invité, en affirmant que son voisin servait de l’alcool etc… Des mensonges, mais qui lui causaient pas mal d’emmerdes… D’autres affirmaient : « ben écoute, c’est pas difficile, le service de renseignement iranien est fort, le gars est étranger donc il est certainement sous observation », quelqu’un affirmait même que le gsm de mon ami serait sous écoute… On ne le saura jamais, mais cela vous donne un aperçu du climat de suspicion qui règne ici… La différence entre le comportement privé et public des Iraniens y trouve une cause non-négligeable, mais cela est un autre sujet… j’y reviendrai un de ces jours…

jeudi 21 août 2008

Persepolis

Près de Shiraz (je crois qu’en français faudrait écrire Chiraz, mais bon...) l’on retrouve la ville de Persepolis.. Souvent exaltée comme l’illustration de la grande civilisation persane… je trouve qu’il faut nuancer. Tout d’abord, il ne s’agit absolument pas de l’ancienne capitale de l’empire achéménide (celle-ci se trouvait entre autres à Susa), mais d’une ville construite entièrement et uniquement pour des cérémonies destinées à célébrer la gloire du roi ou empereur en fonction. Lors de Now Ruz (le nouvel an iranien), délégations de différentes parties de l’empire y venaient offrir leurs cadeaux et signes de soumission à l’empereur de la Perse. Sur un des bâtiments principaux on voit d’ailleurs encore les illustrations des différentes délégations venant payer leurs « respects » au roi des rois. Cependant petite anecdote, contrairement à ce que l’on peut voir dans d’autres palais ou empires de cette époque (enfin plus ou moins, comme les Babyloniens,…) les délégations sont montrées libres et plutôt joyeuses, non soumises et esclaves ; ce qui pourrait donner quelques éléments sur la nature des rapports entre différentes nations à l’intérieur de l’empire persan. Une telle ville édifiée uniquement pour la gloire de l’empereur n’illustre-t-elle pas tout autant la décadence des grands empires que la grandeur d’une civilisation ? Je m’étais déjà posé la même question à Rome il y a longtemps. Un peu en dehors des ruines on voit des carcasses d’aciers dans des formes bizarres… Il s’agit des restes d’une fête organisée par le dernier chah d’Iran (Mohamed Reza Pahlavi) au début des années ’70 pour célébrer 2500 ans d’empire persan. Le beau monde des quatre coins du monde avait été invité, même notre propre Baudoin I, à ce moment chah du pays des Belges, était présent. Le meilleur ne suffisait pas, ainsi la nourriture venait d’un restaurant parisien et dans les constructions dont on voit mnt les ruines des salles de bains en marbre avaient été installées(au milieu du désert). Malheureusement pour le chah d’Iran l’événement se révélait un désastre. L’argent dépensé inutilement et surtout l’interdiction pour le peuple iranien d’assister aux célébrations donnaient une nouvelle vie à la contestation populaire du régime despotique… quelques années après la révolution se mettait en marche… Oui je sais j’aurais pu vous donner une approche plus artistique, mais celle-là vous la trouverez dans un livre… ;-) Allez, qques photos encore…


mardi 19 août 2008

le Mahdi

Samedi soir et dimanche les chiites ont fêté l’anniversaire du 12e Imam. Alors vous savez que la majorité des chiites, la partie dite duodécimaine, vénère 12 Imams. C'est-à-dire après le prophète (Mohammad ndlr), ils affirment que 12 personnes (Imam Ali, Hasan, Husseyin, etc..) ont suivi la voie du prophète et qu’il convient de suivre leurs exemples. Leurs tombes sont aussi des lieux de pèlerinage importants (Najaf, Kerbala, Mashad, mais aussi d’autres endroits en Irak ou l’Arabie saoudite) ; leurs sœurs ou frères sont parfois vénérés eux-aussi (voir Qom ou Shiraz). Ces Imams sont considérés infaillibles surtout en ce qui concerne la complétion de la partie ésotérique de la prophétie (la partie exotérique étant complétée via Mohammad et Gabriel). Le douzième cependant a « disparu » comme enfant, Child Focus n’étant pas présent sur le territoire à l’époque il n’a jamais été retrouvé et l’on croit ici qu’il reviendra à la fin des temps. Mohammad al-Mahdi, Le Prince des Temps ou encore Le Seigneur du Temps les noms ne lui manquent pas, mais en gros c’est une sorte de messie chiite. Une autre histoire à ce niveau : qqu’un me disait que le Mahdi reviendra, ira à Jérusalem, où il se mettra d’accord avec Jésus et finiront le monde ensemble… La foi est une belle chose quand on l’a.

Pour son anniversaire on fait des grandes fêtes publiques en Iran, c’est-à-dire les rues remplies de personnes à la recherche d’un peu d’amusement, d’un peu de nourriture gratuite ou encore du retour du Mahdi même. Obligé de rentrer à pied à la maison pcq la circulation était un drame, j'ai mangé trois soupes, 2 glaces et une sucrerie indéfinissable qui m’ont été offertes lors de ma promenade… Ceux qui regardent ces fêtes avec un peu de cynisme m’affirmaient d’ailleurs : si l’on ne donnait pas de nourriture gratuite, il n’y aurait personne dans la rue… Possible, quoique si l’on a une excuse pour faire la fête autant en profiter pcq ces occasions ne se présentent pas tous les mois :-D

samedi 16 août 2008

Shiraz le retour...

Et me voilà de retour de Shiraz... Ville au sud d’Isfahan (450 km plus ou moins), lors de la dynastie Zand (autour du 18e siècle) la ville a été brièvement capitale de la Perse, mais il ne reste que très peu de cette période glorieuse, sinon la forteresse au centre de la ville et quelques bâtiments pas trop délabrés. La ville est certainement moins belle que Isfahan… et déjà Isfahan c’est pas merveilleux comme ville… Savez-vous l’Iran est un pays qui mérite la visite, et même plusieurs visites, pour son héritage culturel, mais malheureusement et contrairement à ce qui a été le cas en Italie, les temps modernes n’ont pas permis aux villes de maintenir leur beauté d’antan au-delà des monuments historiques.

Je me suis aussi marié pour l’occasion, pcq mon compagnon de voyage, ayant un père iranien, avait aussi un passeport iranien. Même si elle s’est servie du passeport européen, il n’y avait pas de visa dedans… Et comme vous savez, les hôtels n’aiment pas trop les « couples non-mariés » ici (surtout quand il y a une fille iranienne dans l’affaire, pour les étrangers on s’en fout), donc si l’on voulait se prendre une chambre à deux (solution bien moins chère que celle de prendre deux chambres séparées) valait mieux se marier. On s’est donc acheté des alliances, moches mais efficaces et bon marché.. :-) Ce qui était drôle, c’était de voir les gens étonnés du fait que moi je parlais persan, mais mon épouse « iranienne » non…

Sinon, qu’est-ce qui il y a à voir, un sanctuaire… non accessible officiellement aux non-musulmans. On m’a ainsi demandé à trois reprises de me dire musulman, pcq sinon on serait obligé de me refuser l’entrée. Cela a qque chose de comique quand les gardiens te le disent ou quand le bureau qui distribue des chadors à l’entrée t’affirme : « n’oubliez pas de mentir » :-D Ah la religion et les religieux… je vous mets une photo de moi avec ma pseudo-femme, bien fringuée.

Sinon ben la forteresse, une mosquée historique, un hammam tout aussi historique et de la même période,… et bien sûr les tombes de Hafez et Sa’adi, deux poètes iraniens d’une importance énorme. Au monument de Hafez, la déception, on y avait fermé la maison de thé … mais l’ambiance reste incomparable, surtout le soir… Les gens y vont, lisent ses poèmes, se jettent sur sa tombe, l’implorent afin de recevoir de l’aide ou pour le moins des conseils pour l’avenir… Un observateur allemand affirmait : « C’est marrant, ils sont tous fous »… mmm quoi encore… rien de particulier, sinon la servante de l’hôtel (17ans) avec qui j’ai pris mon petit déj et qui me racontait comme elle, originaire d’un tit village, s’était mariée il y a un an sans jamais avoir vu son mari avant… Pas qu’elle se plaignait, elle s’étonnait plutôt du fait que nous les Européens n’avions pas cette habitude…

mercredi 13 août 2008

le meilleur et le pire...

Alors... vous savez je suis étudiant et comme étudiant, avec un visa étudiant, on ne peut pas travailler en Iran. C’est même écrit clairement sur le visa… les lettres qui le montrent sont trois fois la taille du reste du visa… et comme vous savez j’ai toujours un profond respect pour le droit et l’autorité… Je n’ai donc nullement pu faire quoique ce soit d’illégal… mais y a des personnes moins rigoureuses dans leur respect pour la loi...

Ainsi l’autre jour… j’ai reçu un appel du service de contrôle des étudiants étrangers qui me communiquait que qqu’un des étudiants internationaux (y en a pas des masses) travaillait illégalement comme enseignant d’anglais et que ceci pourrait avoir des conséquences très très graves… Je me suis évidemment indigné de cette attitude et, comme signe de ma bonne volonté) je me suis efforcé de trouver la personne en question, pour lui communiquer qu’il fallait tout de suite arrêter ces activités… Vous me connaissez je suis toujours du côté de la loi… et il est vrai que quand on a un visa étudiant…

Trouvé la personne (ce qui n’a pas été très très dur), j’ai été confronté à une profonde tristesse… La personne ayant démissionné était inconsolable. La seule chose qui le consolait un peu était l’attitude de ses étudiants. Tous l’ont appelé personnellement pour le prier de revenir, de trouver une solution, ils ont imploré l’institut de trouver une solution… L’institut a affirmé avoir tout fait pour garder le secret, mais apparemment cela n’a pas suffit… une classe a même demandé de se désinscrire puisque ils ne s’étaient registrés uniquement pour l’enseignant… Ces compliments, sans doute exagérés, n’ont toutefois pas pu le consoler… et ce weekend il part a Shiraz pour oublier un peu cette déception… en attente d’une solution tout aussi illégale, mais moins « en vue » …

Sinon, moi aussi ayant un visa étudiant j’ai qques pbs… dans le sens que je ne peux point quitter le pays sans une masse de cachets… pffff quelle sensation… passeport et visa inutile… peut-être temps d’aller à Shiraz aussi… Rapport samedi ?

lundi 11 août 2008

Pardon...

Ohhhh mes fidèles lecteurs ont raison de se plaindre... Mes posts sont devenus moins ponctuels…et je n’ai même pas d’excuse plausible à vous offrir… Que dire ? Je suis fatigué… épuisé… et surchargé de travail… donc du coup… voilà le blog en souffre…

Quand est-ce qu’on comprend d’avoir passé trop de temps dans un seul endroit? Une demoiselle russe l’a bien expliqué récemment… En me voyant derrière le comptoir d’une papeterie elle exclamait : « mais tu es partout »… Et malheureusement elle avait raison… auparavant elle m’avait vu derrière l’ordi de l’administration du bureau international, à la réception de la maison d’hôtes de l’université ou encore en préparant du thé dans la cuisine de notre endroit de cours… Désormais je peux dire de connaitre tout et tout le monde dans cet environnement qui est le mien…et je suis donc confronté au même phénomène que la majorité de la jeunesse iranienne : il n’y a rien à faire dans ce pays. Ou comme un ami l’exprimait : « on a tout, sauf le choix ». Bon les boites et bars à alcool vous aurez compris…et les fêtes à domicile ne permettent pas entièrement de combler ce manque… Des concerts y en a presque pas, et s’il y en a c’est soit « underground » soit de musique traditionnelle (ce qui ne me branche personnellement pas trop), les cinémas et le théâtre existent mais la aussi « le manque de variation » est assez déconcertant. Les restaurants… y en a pas mal, mais la majorité ne sert que la bouffe locale, qui n’est pas mauvaise mais légèrement monotone, puis les quelques restaurants qui servent autre chose sont confrontés à leurs propres limites à cause d’un manque d’expérience et de savoir-faire… en effet comment peut-on avoir un resto italien décent sans jamais avoir été en Italie ou fréquenté les Italiens… Mais puis… à part des restaurants… où va-t-on ?

Au parc comme la majorité ? Oui c’est sympa, mais on ne peut pas continuer à y aller… même voyager dans son propre pays peut devenir un problème quand on se trouve en compagnie mixte ou féminine. C’est-à-dire bcp d’hôtels refusent de donner des chambres à des filles voyageant toutes seules et prendre un hôtel avec sa petite copine ou une amie simple est impossible (enfin cela ne vaut pas pour les étrangers)… Dans cette situation ce n’est pas étonnant que beaucoup de jeunes se jettent soit sur les études (on prend des cours privés de tout et n’importe quoi) ou sur les drogues, problème majeure dans l’Iran contemporain.

Post plutôt critique pour une fois, c’est vrai, mais parfois… c’est pas plus mal ;-)

mercredi 6 août 2008



Voilà une petite vidéo ... Pour changer... ;-) Il s'agit d'un spot en faveur d'Ahmadinejad fait, si je ne me trompe pas, après le premier tour des élections présidentielles qui ont porté Ahmadinejad au poste de président de la République islamique d'Iran. Aujourd'hui exactement 3 ans après et un an avant les nouvelles élections présidentielles, je trouvais que c'était le moment de remettre ça... Je ne sais pas si vous auriez voté pour lui, mais il faut avouer ça a du rythme non? :-) Enfin remarque... si bien peu de gens sont entièrement satisfaits de son gouvernement, il y en a encore moins qui regrettent l'avoir soutenu au deuxième tour contre Rafsandjani...

lundi 4 août 2008

La promenade vers le lac Gahar

Alors comme promis un petit rapport de mon voyage à Téhéran... je dis voyage pcq parler de séjour serait exagéré... j'ai passé environ une demi-heure à Téhéran avant de me faire enlever et transporter vers le Lorestan et la ville de Dorud (nommée ainsi à cause des deux rivières qui devraient etre le symbole de cette ville, en réalité c'est surtout l'usine de ciment qui frappe l'oeil...)... Le Lorestan est une région de vert et de montagnes, où habitent les Lors (vous n'aurez pas deviné) On s'est offert des longues promenades dans les montagnes... avec des sac à dos lourds et un soleil encore plus lourd à porter... pour arriver à un petit lac (Gahar)... très joli, mais il faut dire que c'est surtout la promenade épuisante (4 heures à 45 degrés en plein soleil) qui fait apparaitre le lac comme un oasis... Avant de vous raconter deux trois petites anecdotes, incluant ma première rencontre avec une kalachnikov, je vous publie qques photos... de la promenade





vendredi 1 août 2008

Taxiiiiiiii

Avant de vous parler de mon expérience exotique de ce weekend... j’ai besoin de me défouler un peu… Alors je ne suis pas raciste du tout, mais s’il y a une espèce que je ne supporte pas c’est bien les chauffeurs de taxi… Je sais bien il y en a des honnêtes et on aurait tort à les fusiller tous mais… cela n’empêche que parfois l’envie te prenne..

Je me rappelle l’histoire du père d’une amie italienne, qui arrivé à Paris à pu jouir d’une demi-heure de taxi là où le chemin le plus court vers sa conférence n’aurait dû prendre que 5 minutes… la facture suivait. Je me souviens de l’Inde où les chauffeurs de taxi t’emmenaient avec plaisir vers un hôtel différent, où ils te demandaient avec plaisir le quintuple du prix avant de descendre à un montant acceptable…loin d’être juste mais acceptable… Or, quand on est touriste on accepte ces revers pcq à la fin on se rend bien compte du fait qu’au bout du compte on négocie sur un ou deux euro… mais je dois avouer que je n’ai plus cette patience…

En Iran on a trois types de taxis. Le premier c’est le « normal », c'est-à-dire des taxis qui font des trajets fixes pour des prix fixes, un peu comme un bus et qui partent quand ils sont pleins. Les montants sont très très bas… en ville généralement entre 1500 et 5000 rials ce qui fait… un prix entre 0,10 et 0,35 euro environ… pas énorme… mais bien plus cher que le bus qui ne coûte qu’autour des 300 rials. Le deuxième type sont les dites « agences » c’est des agences de taxis que tu appelles et qui te portent pour un prix fixe et très acceptables de ton point de départ à ta destination. Le troisième type sont les taxis libres ou quasi. C’est les taxis qu’on prend dans la rue ou aux gares routières… Leur prix est facilement le double, pour la même distance que le prix des agences.

Il faut dire qu’ici les chauffeurs de taxi sont généralement plus aimables (ou plutôt moins totalement pourris) que dans d’autres pays du Tiers Monde, ils ajoutent généralement un peu au prix quand ils voient que t’es un étranger mais pas énormément non plus... Les taxis normaux essayent d’en profiter en ajoutant 500 rial… (0,035 euro) au prix parfois, dès qu’on entend ou comprend que t’es pas Isfahanien (faut même pas être étranger…). Leurs chauffeurs ne sont pas des personnes très aimables non plus, on assiste quotidiennement à des batailles verbales ou non dans la compétition pour les clients. Les agences sont tjs 100% correctes, ou du moins c’est mon expérience. Les taxis libres… ben la majorité… j’éviterai des gros mots sur ce site… mais… surtout près des gares routières où ils ont un quasi-monopole…

Enfin, comme je disais je n’ai plus la patience pour ces gars… l’autre jour j’ai pris un taxi « normal » avec 3 amis… dont deux étrangers … très étrangers… trop étrangers… enfin peu importe. On arrive à destination, et j’offre le gars le prix normal de 12000 rial(soit 3000 rial ou 0,20 euro par personne) et il m’en demande 20000 soit 5000 (0,35euro) par personne… j’ai tellement pu de patience qu’on a presque fini par se frapper. Lui, barbu arrogant, étonné qu’un étranger le contredise, moi le confrontant de manière il est vrai peu diplomate avec ses mensonges (« non non c’est le prix normal », « mais c’est plus cher pcq il fait noir » ou encore mieux « je vous avais dit que j’aurais pris plus »). Moi-même j’ai étonné 1. par mes capacités de « discussion verbale légèrement impolie » en persan 2. par le fait qu’on puisse en arriver à se battre pour 0,15 euro :-)) Je ne suis pas particulièrement avare mais si tout le monde se laisse faire, ils prendront tjs plus… Aujourd’hui même histoire du terminal de bus à la fac le cher monsieur me demandait 50000 rials (3,5 euro), tandis qu’à l’aller avec une agence je n avais payé que 25000 rials, la moitié donc. Belle discussion à nouveau… Je voulais bien payer un peu plus mais pas le double tt de même… Il m’a sorti une perle : « Non, mais vous voyez le chemin n’est pas le même dans les deux directions ».

Bon c’est des bandits, faut s’y faire… et savoir que c’est la nature de leur boulot qui les pousse vers le banditisme… A bas la libre entreprise !!!! ;-)