lundi 14 avril 2008

Le système hospitalier iranien

Toutes les fois que je vais en ville, je passe un hôpital (pour ceux qui connaissent je pense que c’est l’hôpital Shari’ati) avec une immense affiche « tous ensemble pour la santé ». Ca fait très penser à des campagnes de santé publique chez nous (ou plus encore dans des pays communistes, souvent champions du dvlp d’un service de santé publique gratuit et de niveau).

En Iran le gvt postrévolutionnaire a apporté certaines améliorations dans le domaine de la santé publique. Ainsi un programme de prévention a été développé en envoyant des médecins à la campagne. De cette manière le gvt iranien a réussi à faire baisser la mortalité infantile de 163promille (sous le régime du chah en 1966) à 51promille (république islamique 1986). En outre après la guerre avec l’Irak le gvt iranien a développé une campagne pour limiter la natalité. Si en 1986 (7 ans après la révolution et en pleine guerre) une femme iranienne avait en moyenne 6,2 enfants, vers 1996 le gvt iranien avait réussi à réduire ce chiffre à 2,1 (une moyenne européenne !!!)*

Aujourd’hui l’Iran, comme de nombreux pays européens (d’ailleurs pq pas considérer l’Iran un pays européen ?) a un système de santé dédoublé. Une partie, étatique et publique, semble financièrement abordable pour la majorité de la population. Malheureusement comme en Italie p.ex. ce système public souffre d’un manque de moyens (manque de financement) et bcp de médecins préfèrent travailler dans des hôpitaux privés où les salaires sont supérieurs. Malheureusement des salaires supérieurs pour les médecins et le caractère non-étatique du système privé impliquent aussi des prix plus élevés pour les patients (qui deviennent des clients). Pour éviter que seul les riches savent se permettre les meilleurs médecins le gouvernement iranien oblige tous les médecins (même ceux travaillant dans le secteur privé) à travailler un minimum d’heures dans le secteur public. Chose qui tempère un rien cet écart…

Et voilà... votre premier cours sur le système hospitalier iranien :-D


* Chiffres du livre: T. Coville, Iran La Révolution invisible, Paris, La Découverte, 2007, pp.130-132

1 commentaire:

Anonyme a dit…

bonjour,
Je crois que je ne dois pas écrire ici mais comme je ne trouve pas l'option mail...
Je vous écris parce qu'en lisant ce blog, j'ai découvert avec surprise un esprit assez partial, mais dans un sens inhabituel. je dois dire que c'est très intéressant et qu'en tant qu'Iranien, je trouve ce blog plutôt unique en son genre.
Je voudrais, si cela vous intéresse, vous présenter le seul magazine iranien francophone, publié à Téhéran et vaguement distribué dans tout le pays: La revue de Téhéran, dont l'adresse internet est:
http://teheran.ir
c'est une revue de culture générale plutôt orientée vers l'iranologie, qui accepte des articles venus de partout.
Je vous souhaite bonne continuation.
Hedjazi