mercredi 9 avril 2008

Marde hezar chehre

Pendant mon séjour dans le nord, je suis devenu accro d’une série télévisée iranienne « l’homme aux 1000 visages » ( (مرد هزار چهره. Au-delà de l’interprétation divine par l’acteur principal (Mehran Modiri مهران مدیری) c’est l’histoire qui est intéressante.

A première vue il s’agit d’une banalité. Si je me rappelle bien (ça fait qques semaines) tout commence par un quidam (petit employé timide et malchanceux) qui tombe + ou - amoureux d’une fille. Afin de pouvoir lui demander la main, notre quidam doit obligatoirement passer par le père de famille. Malheureusement pour lui ce père est un manipulateur de première catégorie (je l’appellerai « le parrain ») qui lui fait tt de suite « an offer he can’t refuse ». Le fils du parrain se trouve en Norvège mais a pas mal d’argent sur un compte bancaire iranien. Le parrain convainc notre pauvre quidam, qui n’ arrive nullement à dire non, a se faire passer pour son propre fils. Armé de la carte d’identité du fils du parrain, notre quidam arrive à la banque. A sa propre surprise il n’est ni dénoncé par la banque ni arrêté par la police. Mieux encore il gagne une voiture qu’il doit aller retirer à Téhéran. Comme vous vous imaginez ce n’est que le début de son calvaire. A cause d’un enchainement de malentendus il prendra « 1000 visages ». Ainsi et toujours entièrement par hasard, il deviendra entre autres successivement poète et officier de police.

A part l’aspect comique de l’histoire… ce qui m’a plu était l’approche satirique de la société iranienne d’aujourd’hui. Ainsi notre quidam n’est jamais démasqué (jusqu’au jour de son mariage évidemment ;-)) pcq il se limite à répéter des phrases dépourvues de tout contenu (comme : « je suis très reconnaissant » ou « excellent, excellent »)

Le message de la série est évidemment que les hiérarchies comme celle policière ou les cultures comme la culture des poètes sont tout autant dépourvues de tout contenu que les mots de notre quidam. On est respecté pour qui on est (ou dans ce cas pour qui on est censé être), non pas pour ce qu’on fait ou dit. En gros plutôt que d’une méritocratie il s’agit d’une … ehm… c’est quoi le mot pour une -cratie basée sur la reproduction sociale des classes ou castes existantes ? On peut se demander s’il en est différemment en Occident.

Preuve de l’esprit satirique des Iraniens : plein de monde a vu la série et donc dans la rue on reprend ajd les tites phrases de la série comme « bagh bagh » ). Si vous voulez sur youtube y a tout plein d'extraits de la série!

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