mardi 1 avril 2008

Un retour afghan...

je suis de retour... et vous en êtes ravis je le sais bien...
Ce soir je suis encore trop mort du voyage pour vous raconter enormément de choses sur le voyage et la mer et ses f
êtes mais dès demain promis juré vous aurez droit à pas mal de nlles choses... entre-temps je vous raconte une rencontre que je viens de faire...à peine rentré à Isfahan,...

Pendant que je me promenais sur la place centrale d’Isfahan, Meydun-e Emam (la place de l’Imam), jadis Naghsé Djahan (Plan du monde), une fille m’accostait. Elle était accompagnée d’une petite fille, sa sœur je supposais. Après m’avoir regardé et suivi pendant une bonne centaine de mètres, elles avaient dc décidé de me parler. Son apparence était différente. Avec son visage oriental et ses vêtements un peu hors du commun, elle ne semblait pas iranienne. Rapidement elle m’avouait être afghane.

Une petite coïncidence parce que cinq minutes avant j’avais rencontré un artisan, lui aussi afghan. Il faut dire que depuis des décennies et surtout depuis 1979 l’Iran accueille des millions d’Afghans (4 millions environ). Ces Afghans fuient leur pays pour différentes raisons et ont pendant longtemps trouvé refuge en Iran.

L
a relation entre immigrés et Iraniens n’a pas toujours été facile. Vous vous imaginez l’intégration d’un nombre si élevé d’étrangers dans n’importe quel pays européen ? (L’Iran a environ 70 millions d’habitants, ce qui est comparable à un grand pays européen) Pendant longtemps une bonne partie des Afghans a vécu dans des camps de réfugiés. Mais d’autres ont progressivement intégré les villes et y travaillent dans l’artisanat ou ont, plus souvent, des boulots mal rémunérés. Une amie qui vient d’ouvrir un hôtel ici me racontait comment sa mère avait engagé un garçon afghan d’une quinzaine d’années. Elle l’avait rencontré dans la rue où il mendiait (chose plutôt rare ici). Progressivement elle l’avait appris à lire et écrire et maintenant il fréquentait l’école. En même temps à la maison le garçon a une mère et 7 autres enfants qui dépendent de son salaire pour leur survie. C’est vous dire si elle peut être dure la vie.

Mais donc, je vous disais, la fille qui m’accostait m’invitait à son école, mais m’avouait aussi ne pas aimer l’Iran. Bon vrai, elle avait trouvé refuge ici, mais en même temps ses compagnons de classe iraniens ne la considéraient pas vraiment comme une des leurs. En plus, elle se rendait très bien compte que ses possibilités d’ascension sociale en Iran étaient limitées. Un jour elle voudrait repartir en Afghanistan, mais pour l’instant… « c’est la guerre ». Il est vrai qu’il y a un certain mépris de la part de beaucoup d’Iraniens envers les Afghans. D’une part c’est regrettable, d’autre part ce sentiment est évidemment lié aux problèmes qu’une telle masse de réfugiés cause. Ainsi le système scolaire iranien a eu du mal à absorber les nouveaux-venus, l’Iran a d’ailleurs mis en question la gratuité de l’éducation élémentaire pour ces immigrés. Officiellement afin de les encourager à retourner dans leur pays, en réalité pcq le coût financier et social de l’intégration de cette masse d’enfants analphabètes pesait lourdement sur le système d’éducation publique iranienne. Gent
ille la fille, elle voulait m’apprendre qques mots de pashtoun…malheureusement j’avais rendez-vous et je n’ai pas pu assister à son cours… mais qui sait… un jour ;-) Là vais dormir... àdemain !!!

Aucun commentaire: