jeudi 12 juin 2008

Series: Your Iran, My Iran: Le couple d'employés

Cette fois-ci je parle à un couple d’employés. Je ne les connais pas vraiment, mais comme souvent ils sont très contents de parler de leurs expériences. Mariés environ depuis le début de la révolution, ils disent avoir participé activement à celle-ci, mais, me précise l’homme, pas du côté de ceux qui gouvernent aujourd’hui. Il ne me dit cependant pas de quel côté ils étaient, difficile de le deviner puisque le nombre de mouvement ou de groupes participant à celle-ci étaient presque infinis. Par politesse persane, j’oublie de demander.

La femme me dit que cette année pour la première fois elle n’a pas été voter, l’exclusion de bcp de candidats l’avait déçue. Son mari par contre a voté pour un groupe qui prétend être religieux et nationaliste à la fois. Il me confie cependant que le plus important se trouve dans l’aspect nationaliste. Ils se disent religieux, pcq bon dans un république dite islamique on n’a pas trop le choix. La même chose vaut pour pas mal de choses ici, souvent on dit « islamiques » des associations sportives ou je-ne-sais-quoi, dont on voit peu ou pas du tout le caractère religieux.

Enfin bon peu importe… je n’entendrai pas une seule parole positive sur le régime du chah de la part de ce couple. Bien qu’ils aient visité à plusieurs reprises l’Europe, ils n’ont pas non plus un avis positif sur la politique occidentale envers l’Iran. « Regarde un peu les conséquences des pressions américaines, la droite n’a jamais été aussi forte ici ». Depuis des années l’Iran campe pour lui sur un équilibre combinant la droite et la gauche. Je m’étonne du fait qu’il n’utilise pas les termes conservateurs et modérés ou réformateurs. Ce n’est pas que ces termes ne sont pas utilisés en Iran, loin de là, mais le couple analyse la politique iranienne un peu comme nous on voit la nôtre.

Quand je lui parle de mon homme d’affaires et de sa thèse sur la « collaboration » massive des Iraniens lors d’une invasion américaine… Il sourit et me demande un exemple historique d’une telle attitude. Même en Afghanistan, où ils avaient un gouvernement bien pire que le nôtre, les gens se battent contre les US, me dit-il.

Et si l’on parlait société plutôt que politique ? Ben me répond-il, les choses pourraient aller mieux, mais on ne peut pas non plus dire que rien ne bouge, surtout au niveau de l’infrastructure des efforts sont faits. Par contre l’entretien de l’infrastructure pose problème. Ainsi j’entends qu’un tiers de l’eau à Téhéran est perdue à cause d’un système de transport (tubes) en état déplorable. Le même problème risque de se poser avec les stations de métro, la façon dont elles sont construites ne présage rien de bon…

Alors un changement de gouvernement ? Ben c’est pas tout de la faute du gouvernement non plus me dit-il…Y a aussi notre culture qui joue… puis comment peut-on espérer un changement profond quand beaucoup de gens croient profondément à ce système ?

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