vendredi 5 septembre 2008

La défense de la famille (1)

Revenons-en aux femmes, un sujet qui me passionne (j’avoue pas toujours pour les bonnes raisons, mais bon je ne suis qu’un homme comme un autre). Je voudrais vous mentionner un projet de loi, rédigé (ou plutôt lourdement amendé et changé) par le gouvernement. Il s’agit d’un projet de loi appelé « protection de la famille » (layehe hemayat az khanevade). Jusque-ici rien de choquant, si l’on veut protéger la famille c’est très bien mais… il y a quelques dispositions de ce projet qui ont fait insurger des académiques, des chercheurs et des groupes de défense des droits des femmes (et oui ça existe en Iran ;-)) et qui ont été jusq'à inquiéter le pouvoir judiciaire...

Une disposition contestée est l’impôt relevé désormais sur la dote (mehriye). La dote est un montant d’argent que l’homme doit promettre à sa future femme lors du mariage, ensuite la femme peut exiger ce montant à n’importe quel moment du mariage (souvent cela se fait au moment du divorce). Il y a d’ailleurs des hommes qui se trouvent en prison pcq ils n’ont pas été capables de la payer… Souvent il s‘agit de montants très très importants (plusieurs milliers ou dizaines de milliers d’euros), question de garantir la femme une autonomie financière dans le cas où elle ne travaillerait pas ou une alimentation en cas de divorce. Cependant, la femme ne reçoit pas cet argent au moment de la promesse, mais seulement après le mariage si elle le demande (et encore probablement en petits bouts mensuels) ; l’intention du gouvernement de taxer cette somme promise est donc doublement néfaste.

Premièrement parce que cette disposition légale obligerait la femme a payer une taxe importante sur un montant qu’elle n’a pas encore reçu. Chose bizarre non ? Imaginez-vous de devoir payer des taxes sur un héritage que vous allez recevoir en 5 ans… si l’héritage est de taille vous ne pourrez tout simplement pas payer…

Une deuxième conséquence néfaste de cette stipulation découle logiquement de la première. Vu que un certain nombre de femmes ne seront pas en état de payer l’impôt sur des sommes élevées, elles vont se voir obligées d’accepter des dotes inférieures, ce qui diminuera considérablement l’assurance financière obtenue par la femme lors du mariage.

Cependant pire encore est la deuxième stipulation contestée de ce projet… mais cela sera pour demain…

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