mercredi 14 mai 2008

Règles...

« Mais alors les règles de l’Islam ne te dérangent pas quand tu es là-bas ? » C’est une question que l’on me pose souvent et évidemment je ne vous dirai pas que c’est l’aspect le plus agréable du séjour. Mais ces règles ont un caractère intéressant : elles semblent en manque de cohérence. Ce qui est un peu étrange, vu qu’elles sont supposées émaner de prescriptions éternelles et universelles.

Ainsi le régime essaie de séparer le plus possible les femmes des hommes. Par exemple dans les bus les femmes doivent s’asseoir derrière et les mecs devant (pour faciliter la chose dans les bus à la fac, c’est les mecs qui doivent aller derrière). Mais dans les trains et les bus à longue distance une telle séparation est inexistante. Dans le métro de Téhéran (et ou celui-là) il y a un wagon pour les femmes mais si elles le désirent, elles peuvent aussi voyager dans les autres wagons. La situation aux universités est tout aussi intéressante. Dépendant de l’université les règles de l’islam semblent différentes. Les classes d’une université à Téhéran sont mixtes et l’on s’y habille un peu comme on le désire, tandis que celles de l’université de Qom sont généralement séparées et les femmes doivent obligatoirement y porter un tchador. L’université d’Isfahan de son côté demande uniquement un foulard « officiel » (maqna’e) pendant les cours. Par rapport aux universités publiques, les nouvelles universités libres (azad) connaissent presque toutes des règles plus strictes. L’explication de cette apparente contradiction (universités libres plus sévères des étatiques) se trouve partiellement dans le fait que les règles, même pour les universités libres, sont imposées par le gouvernement. Mais là où les universités étatiques ont une longue tradition et que beaucoup d’étudiants y ont résisté la « révolution culturelle islamique », les universités libres sont nouvelles et ont donc pu rédiger leurs codes de conduite avant de faire entrer des étudiants possiblement contestataires en les mettant ainsi face au fait accompli.

Ou prenons l’exemple des taxis collectifs. Les femmes un peu plus souvent, les filles parfois, éviteront de s’asseoir à côté d’un homme inconnu (enfin faut dire que la décision est svt faite à la tete du client :-)). L'idée est que cet inconnu pourrait essayer de les toucher. L’autre jour je prenais un tel taxi avec un ami. La première fille qui nous rejoint le long du trajet s’assied sans problèmes à côté de nous. Deux autres par contre préfèrent s’asseoir à deux sur le siège devant à côté du taximan. Certes ainsi ni mon ami ni moi ne pouvaient les « toucher », mais entre-temps elles se trouvaient presque sur les genoux du « pauvre » taximan. :-)

Puis, nonobstant cette morale islamique, plusieurs filles me disaient qu’elles se fient plus des étrangers que des Iraniens, pcq les premiers ne les harcèleront pas (azyiat nemi konand). Que ces étrangers ne soient point musulmans, y a du pire dans la vie. Ah c’est du complexe tout ça…il est temps de m’arrêter, de toute façon j’écris de trop, et puis je dois aller bosser un peu… à plus !

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