mercredi 23 juillet 2008

Islam et Marxisme, part deux : Din afioune mellat ?

Je vous ai parlé de Shari’ati et de l’ayatollah Taleqani. Deux grandes figures religieuses iraniennes et chiites qui ont tenté un rapprochement entre Marxisme et Islam. Sans vouloir s’exprimer sur le forum publique, qques personnes m’ont écrit pour critiquer ce post. Comme je veux bien écouter vos voix (c’est mon esprit démocratique ;-))) et pcq une prof m'a parlé de la même chose hier, j’en reparle. Pour ceux qui ne se souviennent pas, cliquez ici pour relire le premier post.

La première critique portait sur la publication de la lettre du fils de l’ayatollah Taleqani. Lettre qui selon cette personne démontrait que ce fils n’avait pas compris l’essence de l’Islam. Je ne suis malheureusement pas en état de répondre à cette critique. Cependant dire que le fils d‘un des plus grands ayatollahs n’ait rien compris à l’essence de l’Islam me semble un rien « exagéré ».

La deuxième critique me reprochait plus ou moins le contraire. On me reprochait d’avoir insinué qu’une synthèse entre Islam et Marxisme est possible, tandis qu’en réalité les deux seraient inconciliables pcq l’Islam comme religion ne peut apporter de solution à long terme aux problèmes des gens. En gros c’est un peu l’opinion émanant de la lettre publiée du fils.

Je crois profondément que le projet de société proposé par les religions et celui proposé par les marxistes diffère. Cependant cela ne veut pas dire que qqu’un ne peut pas être croyant et marxiste à la fois, tout dépend de l’interprétation que l’on a de la religion (ou le cas échéant du marxisme). D’ailleurs dans le cas de la révolution iranienne par exemple, il n’est nullement vrai qu’il s’agissait d’une révolution islamique à la base. A la base la révolution était socio-économique et nationaliste, le clergé a ensuite réussi à traduire le contradictions socio-économiques en termes religieux et la révolution devint religieuse…

Dans la lettre le fils dit : « J’ai toujours exprimé ma haine [pour ce régime sanguinaire] par la religion, par les enseignements militants de Mohammad, d’Ali et de Hussayn. » Si donc, comme la révolution iranienne le prouve, la religion peut être une expression des revendications socio-politiques des gens elle n’offre pas d’« analyse scientifique de la société ». C’est justement à cause de ce manque de scientificité que la religion a dans l’histoire souvent été, pas tellement un instrument de révolte, mais plutôt un instrument d’oppression. Je vous offre cette citation reprise d’une revue catholique au début du siècle précédent, sentez-vous libres de commenter : « Donnez-moi un peuple dont les passions bouillantes et l’avarice temporelle sont calmées par la foi, l’espoir et la charité ; un peuple qui voit cette terre comme un pèlerinage et l’autre vie comme sa vraie patrie ; un peuple qui a appris a admirer et révérer dans l’héroïsme chrétien sa propre pauvreté ; un peuple qui aime et adore Jésus Christ premier-né de tous les opprimés ; [qui voit ] dans sa croix l’instrument de son salut universel. Donnez-moi, je dis, un peuple formé dans ce moule et le socialisme ne sera pas seulement facilement défait, il sera tout simplement impensable. » Civiltà Cattolica (prima annata) (pardonnez la traduction simpliste d’un texte difficile).

1 commentaire:

Anonyme a dit…

La hargne déployée par le Vatican contre la "théologie de la libération" n'est qu'une illustration (parmi d'autres) de cette merveilleuse citation...

L'Eglise catholique préfère soutenir un Pinochet ou un Videla plutôt que de voir un pays "sombrer" dans une voie socialiste...

"Colgaremos al último rey con las tripas del último papa."

André