Face à la réthorique guerrière contre l'Iran, on va à la rencontre des Iraniens et de leur pays. Sans pouvoir donner une image complète de la réalité complexe de l'Iran l'idée est de décrire au mieux ma perception de la vie quotidienne...
vendredi 30 mai 2008
Il est arrivé...
Chris de Burgh est à Téhéran...
Chris qui? Chris de Burgh...chanteur de la chanson mythique: "Lady in Red". En Iran il est trop populaire... La BBC reportait qu'il pourrait bien être le premier chanteur occidental depuis la révolution a faire un concert en Iran...
Il y a un peu plus d'un an il avait déjà enrégistré une chanson avec le groupe Arian... Regardez la vidéo (reçue d'une amie belgo-iranienne, merci ;-)) c'est un mix intéressant entre musique iranienne et occidentale...
La BBC écrivait déjà fin 2007:
'Lady In Red' star Chris De Burgh will be the first Western artist to play a concert in Iran since the country's 1979 revolution, according to reports.
Authorities in Tehran have approved a plan for the Irish singer to play with Iranian pop group Arian, the group's manager told Reuters news agency.
De Burgh recently recorded a song, The Words I Love You, with the band.
Western pop songs with lyrics are banned in Iran, although state radio sometimes plays instrumental versions. (...)
But De Burgh, known for soft rock ballads like Don't Pay The Ferryman, seems unlikely to raise the ire of the ministry for culture and Islamic guidance - although he may want to leave Patricia The Stripper off his set list. Arian's manager, Mohsen Rajabpour, told Reuters that the ministry for culture had "officially announced that there is no problem with holding a joint performance". (...)
The plan is to hold the concert at a 12,000-seat stadium complex in Tehran. De Burgh is expected to visit Iran early next year as a tourist for discussions on the project.
mercredi 28 mai 2008
à la mode ?
Etrange affirmation… parce que je ne me considère point plus iranien du premier venu, même si après tout ce temps j’ai appris à mieux comprendre certaines choses, ou même m’adapter au ta’arof. Je ne me suis pas non plus converti, ni ai-je l’intention de demander la nationalité iranienne. En réalité mon amie parlait de toute autre chose. C’est-à-dire de mes vêtements ! Et oui, elle me disait : « toi tu t’habilles convenablement et décemment »… Pardon ? Et cela te surprend ? « Ben oui, » me disait-elle, « les étrangers qui viennent ici en général s’habillent un peu comme des clinches. » J’ai dû y penser un instant, mais elle n’a pas tort. Les étrangers en Iran (et je ne parle pas des hommes d’affaires ou les diplomates à Téhéran) s’habillent vraiment n’importe comment. Ceci a plusieurs raisons sociologiques sans doute, mais à première vue deux en particulier me venaient à l’esprit. La première concerne une tendance qu’on a tous à partir en vacances avec des fringues dans lesquelles on se sent à l’aise et que l’on met rarement en Europe. Des t-shirts ou des bermudas (que l’on ne mettrait ici que pour parcourir la distance entre la plage et notre chambre d’hôtel avec vue sur la mer) semblent moins dérangeant dès que l’on atterrit dans un pays « exotique ».
Pendant que l’on observait un groupe de touristes hollandais descendant d’un bus, un ami italien me demandait : « mais pourquoi les touristes s’habillent toujours comme… des touristes ? » La question était pertinente… Pourquoi ? Parce que l’on veut être à l’aise ? Parce qu’à la fin on est à l’étranger et l’on s’en fout un peu de son apparence ? Est-ce le fait que cette tendance se multiplie quand on part dans un pays du Tiers Monde révélateur de qque chose ?
Une deuxième raison, qui vaut particulièrement pour des pays comme l’Iran ou l’Inde, est liée au public qui part vers ces destinations. Souvent il s’agit d’un public disons "alternatif". Avouez…vous ne vous attendez point à ce qu’une jolie demoiselle toute bien fringuée, travaillant dans le secteur de la mode et dont les occupations premières sont le maquillage et les sorties en boite vous dise : « Cet été je vais en Iran » . Non, vous supposez la revoir à St-Trop en compagnie de Nicolas Ier, roi de France. Et malheureusement y a une certaine vérité dans ce préjugé. La même chose vaut d’ailleurs du côté masculin…
C’est donc, à mon avis, partiellement à cause du public qui part et la tendance à s’habiller à l’aise, l’on passe souvent pour des « barbares vestimentaires »…enfin au moins en Iran. D’autant plus que les Iraniens (comme d’ailleurs les Italiens, encore un point commun ;-) ) font très attention à leur apparence. Pour certains c’est peut-être un signe du matérialisme que je vous ai déjà décrit qques fois, mais à mon avis c’est plus une particularité culturelle…
lundi 26 mai 2008
Il y a Hezbollah... et puis il y a...
Cependant, comme j'ai récemment écrit dans un journal ouvrier, il existe dans la région une autre organisation, soutenue par l'Iran elle aussi, le Hezbollah libanais... Celui-ci forme aujourd’hui la partie centrale de la résistance libanaise aux plans américains pour la région. Né en 1982 comme mouvement chi’ite de résistance contre l’occupation israélienne du Liban, le Hezbollah libanais est devenu beaucoup plus qu’un mouvement de guérilla. Le parti compte des membres au Parlement (voire au gouvernement) et a développé un programme de services sociaux dont profitent des millions de Libanais.
Depuis quelques années, le parti fait d'ailleurs de tout pour surmonter les divisions religieuses. Ainsi l’objectif d’un État islamique a été abandonné. Le parti défend maintenant une société pluraliste qui respecte les différents groupes confessionnels. Depuis la victoire contre Israël en 2006, même des Chrétiens prient pour Nasrallah, dirigeant du Hezbollah. Un père déclare : « «Le Hezbollah nous a rendu notre dignité. Au moins, maintenant, nous pouvons respirer dignement».
Grâce à la victoire contre l'armée israélienne (considérée la plus puissante de la région) Nasrallah est effectivement devenu l’un des personnages les plus populaires du monde arabe.
Il y a donc Hezbollah et Hezbollah... faut faire attention...
dimanche 25 mai 2008
Et l'Irak dans tout ça...
A cet égard IRNA (agence de presse iranienne) a reporté que ...:
"Les Etats-Unis cherchent à conforter les bases d'une hégémonie sans borne ni limite sur l'Irak", a déclaré vendredi soir le conseiller du guide suprême de la Révolution islamique, Ali Akbar Velayati, à Qom.
Evoquant l'accord de sécurité, proposé par les Etats-Unis au gouvernement irakien, il a précisé que si un tel accord était signé, l'Irak voire toute la région sera confronté à une situation déplorable.
" Cet accord qui comprend 12 articles dont l'un donne carte blanche aux forces américaines de rester ad vitam eternam en Irak, d'y lancer des opérations militaires et aux militaires de la coalition cest à dire les Britanniques d'y arrêter tout suspect ", a indiqué le conseiller du guide suprême de la Révolution islamique. "L'accord stipule également que les ministères irakiens du Renseignement, de l'Intérieur et de la Défense agiront durant 10 prochaines années sous la supervision des Américains. Le texte refuse aux Irakiens l’éventualité de traduire en justice les soldats américains" a dénoncé encore M. Velayati, avant d'ajouter que le texte permet à l'armée américaine d'utiliser le sol irakien pour attaquer d'autres pays."
jeudi 22 mai 2008
Ambassade
Lors de mes qques semaines ici une des questions, en dehors de mes activités de recherche; qui m'inquiète le plus a été l'obtention d'un visa étudiant (pour l'Iran, vous aurez compris ;-)))... Avant-hier j'avais été à l'ambassade de la R.I. en Belgique, près de l'ULB (Université Libre de Bruxelles), mais bien que les horaires du service consulaire n'avaient pas changé... ils avaient décidé qu'ils ne feraient plus de visa en ces horaires. J'ai donc du y retourner hier... Evidemment cela m'a fait largement ***** mais bon... Il faut dire qu'il s'agit d'une amélioration... L'attente et les files ont été minimisées et en plus ils ont pris un employé que parle très bien français. (Il s'agit d'un belgo-iranien, qui à mon avis a passé la majorité de son temps en Belgique, puisque son français était de loin supérieur à son persan) Enfin mnt que je peux me débrouiller en persan, on embauche un pur francophone, ironie du destin ;-)
Enfin soit, déjà à Téhéran j'avais couru de droite à gauche (Ministère Education nationale et Ministères Aff étrangères) pour tout préparer... Dc hier c'était le grand jour (cela nous change des grands soirs)... Grosso Modo on m'a communiqué que tout était ok, les permissions etc de Téhéran pour un visa étudiant arrivées etc. Donc cool :-) Sauf que on va me l'envoyer le visa, dc j'espère qu'on n'y met pas des mois (enfin non j'ai confiance; on me l'a promis pour jeudi prochain dc... cool)..
Voilà donc votre serviteur repartira aux Pays des Iraniens bientot... :-) Cette fois-ci vous venez me rendre visite? Vais finir par me vexer sinon :-))))
dimanche 18 mai 2008
2 brèves!
Le tadjik :-) C’est incroyable l’autre jour je prenais le métro et je me trouvais à côté de deux femmes manifestement d’origine centre-asiatique. Au début je pensais qu’elles parlaient une langue style pseudo-russe, mais après qques instants j’ai compris qu’elles parlaient en fait le persan, avec un accent tout à fait particulier (parfois un peu dans le sens russe…).. Ce qui était plus drôle c’est que je comprenais ce qu’elles racontaient… Je comprends donc deux trois mots de tadjik ;-) En fait y a pas trop de surprise…le tadjik (dari) et le persan sont presque exactement les mêmes langues. Suite à l’influence russe le tadjik s’écrit non pas en caractères arabes mais cyrilliques puis y a certains mots pris du russe aussi à ce qu’il paraît… De toute façon cela m’a fait rigoler… comprendre deux mots de tadjik…jamais cru que j’en arriverais là…
vendredi 16 mai 2008
Fruits of Democracy
en commémoration de 5 ans de destruction de l'Irak pas Bush et co.
The Daily Show a une approche critique et fort drole de la politique américaine... Le gars fait d'ailleurs de très bonnes imitations de Bush...
Ici il ironise non seulement sur la prétendue toute-puissance américaine , mais aussi sur les "unintended consequences"... En plus...il rappelle la réception mal-éduquée d'Ahmadinejad à une université américaine... :-) Allez voir parfois le Daily Show ...
mercredi 14 mai 2008
Règles...
Ainsi le régime essaie de séparer le plus possible les femmes des hommes. Par exemple dans les bus les femmes doivent s’asseoir derrière et les mecs devant (pour faciliter la chose dans les bus à la fac, c’est les mecs qui doivent aller derrière). Mais dans les trains et les bus à longue distance une telle séparation est inexistante. Dans le métro de Téhéran (et ou celui-là) il y a un wagon pour les femmes mais si elles le désirent, elles peuvent aussi voyager dans les autres wagons. La situation aux universités est tout aussi intéressante. Dépendant de l’université les règles de l’islam semblent différentes. Les classes d’une université à Téhéran sont mixtes et l’on s’y habille un peu comme on le désire, tandis que celles de l’université de Qom sont généralement séparées et les femmes doivent obligatoirement y porter un tchador. L’université d’Isfahan de son côté demande uniquement un foulard « officiel » (maqna’e) pendant les cours. Par rapport aux universités publiques, les nouvelles universités libres (azad) connaissent presque toutes des règles plus strictes. L’explication de cette apparente contradiction (universités libres plus sévères des étatiques) se trouve partiellement dans le fait que les règles, même pour les universités libres, sont imposées par le gouvernement. Mais là où les universités étatiques ont une longue tradition et que beaucoup d’étudiants y ont résisté la « révolution culturelle islamique », les universités libres sont nouvelles et ont donc pu rédiger leurs codes de conduite avant de faire entrer des étudiants possiblement contestataires en les mettant ainsi face au fait accompli.
Ou prenons l’exemple des taxis collectifs. Les femmes un peu plus souvent, les filles parfois, éviteront de s’asseoir à côté d’un homme inconnu (enfin faut dire que la décision est svt faite à la tete du client :-)). L'idée est que cet inconnu pourrait essayer de les toucher. L’autre jour je prenais un tel taxi avec un ami. La première fille qui nous rejoint le long du trajet s’assied sans problèmes à côté de nous. Deux autres par contre préfèrent s’asseoir à deux sur le siège devant à côté du taximan. Certes ainsi ni mon ami ni moi ne pouvaient les « toucher », mais entre-temps elles se trouvaient presque sur les genoux du « pauvre » taximan. :-)
Puis, nonobstant cette morale islamique, plusieurs filles me disaient qu’elles se fient plus des étrangers que des Iraniens, pcq les premiers ne les harcèleront pas (azyiat nemi konand). Que ces étrangers ne soient point musulmans, y a du pire dans la vie. Ah c’est du complexe tout ça…il est temps de m’arrêter, de toute façon j’écris de trop, et puis je dois aller bosser un peu… à plus !
samedi 10 mai 2008
Persepolis ...
Je vous en parle pcq ça fait qques mois qu’il a commencé à circuler en Iran et les réactions sont marrantes. Le gouvernement iranien s’est opposé à sa diffusion et surtout les conservateurs religieux ont vivement condamné le film. Le journal Keyhan parlait d’un film anti-culturel et anti-islamique.
J’avais reçu le film sur VCD de la part d’une amie et j’en ai par la suite parlé avec deux de mes enseignants et avec qques amis. Qques jeunes filles, qui se disent pourtant religieux et ne me serreraient pas spontanément la main (j’ignore si des raisons religieuses ou la pression sociale causent ce comportement), l’ont défini comme « excellent et absolument pas exagéré ». Une de mes enseignantes, autour de la trentaine, m’a par contre dit que « le film était bien fait, mais contenait pas mal de mensonges ». (il y a effectivement qques inexactitudes historiques, ainsi contrairement à ce qui est affirmé dans le film les purges postrévolutionnaires n’ont pas « surtout » voulu frapper ceux qui s’étaient battus contre le chah). Qqu’un d’autre l’a à son tour bien apprécié et m’a demandé s’il y avait moyen que je lui apporte le film du « provocateur Wilders » (dixit elle). Question de se faire une idée.
Ce qui est intéressant dans ces réactions c’est que toutes les personnes concernées parlent d’une époque qu’elles n’ont pas vécue personnellement. Ainsi les jeunes filles (ayant autour des 22-24 ans) n’étaient même pas nées au moment de la révolution, l’enseignante de son côté est né un an avant la révolution, elle non plus n’a pas consciemment vécu les premières années postrévolutionnaires. Leur opinion sur le film est donc basée sur des histoires entendues à l’intérieur de la famille ou, plus souvent, sur leurs opinions personnelles sur le gouvernement iranien actuel. Ainsi l’appréciation du film (assez critique non seulement du régime du chah mais aussi des premières années postrévolutionnaires, comme de l’accueil réservé aux immigrés en Europe) devient une forme d’expression politique. Si l’on apprécie le film ce sera pcq on n’aime pas la situation politique actuelle et vice-versa.
Ou comme le présent détermine la vision du passé, dur dur de savoir où passe la vérité historique dans tout ça...
jeudi 8 mai 2008
Vivre en Iran?
Alors la vie en Iran... pour ceux qui n’ont pas suivi: Une amie iranienne m’a demandé pourquoi je dis toujours pouvoir vivre en Iran. Cette affirmation l’étonnait, comme d’ailleurs elle étonne pas mal de mes amis européens. Mes amis européens qui me voient partir pour l’Iran me demandent : mais n’est-ce pas dangereux ? La vie là-bas n’est-elle pas difficile ? Mes amis iraniens par contre supposent que la vie en Europe est tellement plus facile que dans leur propre pays.
Or, tout d’abord, je veux répéter ce que j’ai dit dans mon post sur le 1er mai, les préoccupations des Iraniens et des Européens se recoupent de manière importante, surtout au niveau socio-économique. Cependant, ce n’est qu’un aspect de la vie quotidienne et il est beaucoup plus difficile de dire pourquoi l’Iran n’est pas un pays invivable pour un Européen. C’est un sentiment, peut-être personnel, que l’on tire des petites choses.
Personnellement, la première fois que j’ai vécu en Italie comme « germanique », certaines choses me plaisaient : la sympathie et la gentillesse des gens, le rythme de vie plus tranquille, la flexibilité mentale, etc. Des choses qui rendent la vie plus agréable par rapport à notre rigueur et froideur nordique. Cependant certaines choses me déplaisaient aussi, ainsi le retard chronique des trains, la bureaucratie incompréhensible, le non-respect pour les rendez-vous, le manque de rigueur, etc. En gros, les Italiens étaient moins organisés et moins respectueux des règles que les nordiques comme nous, mais en même temps ils me semblaient bcp plus sympas, gentils et flexibles que nous.
Arrivant en Iran le sentiment que j’ai éprouvé était plus ou moins pareil. Ainsi il ne faut pas essayer de comprendre la mécanique de la bureaucratie locale et ne vous attendez pas non plus à un respect rigoureux des queues dans un magasin. En même temps vous ne trouverez nulle part ailleurs des gens plus ouverts et gentils que là-bas. La circulation de Téhéran ressemble à celle de Naples, mais heureusement les villes iraniennes connaissent tout de même une sécurité plus grande par rapport à leurs équivalents italiens. Ainsi on peut se promener tranquillement dehors après le coucher de soleil, chose qui dans pas mal de quartiers parisiens ou napolitains est devenue impossible.
Certes il y a des différences entre l’Iran et l’Europe, comme entre l’Italie et le nord de l’Europe, mais les différences entre l’Iran et l’Europe d’une part et pas mal d’autres pays d’autre part sont bien plus grandes. Ainsi rarement sera-t-on confronté en Iran à la pauvreté extrême que l’on voit en Afrique. Rarement sera-t-on arnaqué dans les bazars iraniens comme on le sera dans un souk égyptien. Si les queues ne sont pas toujours respectées, au moins elles existent, contrairement à ce qui est le cas en Inde. Rarement sera-t-on malade en sortant d’un restaurant iranien, contrairement à ce qui se passe en terre indienne. Rarement sera-t-on confronté à des proverbes dont on ignore complètement le sens, chose qui montre une certaine similitude culturelle. Rarement devra-t-on craindre des insécurités dans ce pays si vaste avec ces villes énormes.
Vous me direz : c’est des petites choses, mais à la fin, pensez-y, ne s’agit-il pas des choses qui nous permettent de vivre comme on le désire ? Ne sont-ce pas ces choses qui déterminent notre bien-être ?
Par contre un conseil, protégez le quartier de Jolfa, sans ce quartier et ces coffee-shops, je crois qu’Isfahan perdrait la moitié de son charme ;-)
lundi 5 mai 2008
Le Golfe persique...parle-t-il arabe?
dimanche 4 mai 2008
Une fête iranienne
Selon les convictions religieuses ou les classes sociales dont sont issus les hôtes et/ou les invités des détails changent (présence ou non d’alcool, style de vêtements, danse ou non,…), mais généralement ces fêtes suivent un même modèle. Un mélange de jeunes et moins jeunes, qques snacks, plein de chaises autour d’un centre (living transformé en piste de danse) qui permet au plus audacieux de se lancer ds qques pas de danse… L’absence de meubles (que l’on a caché afin de les protéger) et le vide relatif en résultant est rempli par une musique house iranienne qui a son charme… un mélange entre musique orientale et la house populaire occidentale… En plus pour un étranger comme moi cela permet d’éviter un dépaysement trop grand…
Mais donc après la série de « mehmuni irani » en Iran, plutôt que d'aller a la fête de la bière, je me suis incrusté dans une fête iranienne en Belgique hier. Une amie ouvrait son cabinet dentaire pédiatrique et organisait une petite réception, annexe fête, pour l’occasion. J’ai raté la réception, mais arrivé juste à temps pour la fête. C’était une expérience assez intéressante, ma troisième fête iranienne en Belgique, en gros le « setting » (les danses, la musique) est pareil qu’en Iran mais certaines choses diffèrent. Ainsi superficiellement on voit que les gens sont « definitely » moins ta’arof et le maquillage des filles est plus délicat, mais plus que voir on peut dire que l’on ressent la différence. Difficile à expliquer, c’est l’Iran incontestablement, mais c’est aussi l’Europe. Je suppose que c’est ça ce que ressentent les Iraniens en Iran quand ils revoient leur famille émigrée. Ou c’est ce sentiment qu’on les jeunes issus de l’immigration quand ils rentrent dans leur pays et nous disent « on n’est ni de là-bas ni d’ici ». J’ai lu que la diaspora iranienne pourrait compter jusqu’au 2.000.000 migrants ! Elle date principalement des premières années post-révolutionnaires, mais même d’avant… Depuis les années ’90 l’immigration semble avoir repris… Ceci étant dit, cela ne me dérange pas : des gens sympas, des belles filles et une culture ouverte… m’y oppose jamais moi ;-)
jeudi 1 mai 2008
1er Mai
J'ai assisté à une fête qui était un mélange de discours, musique, livres, danse,... Le meilleur c'est tjs le plaisir éprouvé quand on revoit des amis que l'on n'a pas vu depuis... le 1er de l'année passée? ;-) J'ai vu qques Iraniens aussi, y avait l'occasion de manger un plat iranien aussi, mais bon après presque 4 mois d'Iran ce n'était pas dans ma liste de priorités hihi
Ecoutant les discours ajd; j'ai compris que s'il y a une chose qui peut rallier Iraniens, Belges et autres ça devrait être cette fête... Vous savez de quoi l'on parlait? Les prix trop élevés, la pauvreté qui augmente, les gens qui n'arrivent pas à la fin du mois et de la paix... Ces inquiétudes sont universelles... la majorité des Iraniens me parlaient d'exactement la même chose.
En Belgique on a souvent tendance à penser qu'au Moyen-Orient les gens pensent très différemment qu'on ne fait en Europe. Et à certains niveaux cela est sans doute vrai, comme d'ailleurs un citoyen espagnol et un demoiselle suédoise ne verront pas tjs la même réalité de la même façon, mais au-delà de ces différences ponctuelles sur disons la façon de vivre certains rapports quotidiens (ta'arof ou non; drague; interaction sociale; pratique religieuse,...); le fond est tjs pareil. Ce fond ce sont les préoccupations matérielles quotidiennes.
Je vous disais auparavant que c'est intéressant en Iran d'observer les différentes classes sociales qui sont bcp plus visibles (je vous en parlais après mon voyage au nord du pays) qu'en Belgique. Cependant ce serait une erreur de penser qu'elles n'existent pas en Belgique ou en Europe. Bien au contraire... J'ai entendu qu'en Belgique (qui n'est tt de même pas parmi les pays les plus pauvres mondialement ou même au niveau européen) 1 travailleur sur 5 est pauvre! Il s'agit dc de personnes qui ont un travail mais dont le salaire est tout simplement insuffisant!!! Bientôt on en arrivera à une situation comme aux USA où bcp de personnes combinent deux (parfois trois) emplois afin de pouvoir arriver à la fin du mois ou payer les frais de l'éducation de leurs enfants ou encore les frais hospitaliers...
En Belgique 35% des familles ont des problèmes avec les frais de l'enseignement pour leurs enfants! Ce n'est pourtant pas que le pays est devenu plus pauvre... bien au contraire... seulement... pour la première fois en presque 40 ans (1971) la part des salaires dans PIB est inférieur à la part des profits des entreprises.
En simple les entrepreneurs gagnent tjs plus; les employés ou travailleurs tjs moins... Ce qui change dc ce n'est pas la richesse produite par mon pays mais bien comment cette richesse est partagée! Mmm alors là du coup... ça me rappelle des masses de discussions eues en Iran...
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